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A Mont-de-Marsan, les 11 et 12 février Le Sommet des « grands perdants de la Pac et de la politique de S. Le Foll »

Cette année, le Sommet du végétal d'Orama se tiendra à Mont-de-Marsan. Entre la mise en œuvre de la Pac, les nouveaux règlements, le plan Ecophyto 2 et la volatilité des prix, les céréaliers de l’Agpb, de l’Agpm et de la Fop ne savent plus comment produire pour dégager un revenu.

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Le contexte est inédit. Les céréaliers de l’Agpb, de l’Agpm et de la Fop1 vont tenir leur Sommet du végétal intitulé "Libres d’entreprendre" les 11 et 12 février prochains à Mont-de-Marsan dans un océan d’incertitudes. Alors qu’ils ont besoin de visibilité et de sérénité pour réussir leur campagne après deux années de forte baisse de revenu, ils ont, selon Philippe Pinta, président d’Orama, « affaire à de véritables situations d’imbroglio » pour tout ce qui porte sur la mise en œuvre de la Pac et sur « l’encadrement réglementaire » de leur activité d’exploitant. Autrement dit, ils ne sont plus libres d’entreprendre !

Ce 6 février 2015, Philippe Pinta a déclaré : « A l’heure où l’exigence de compétitivité est devenue un mot d’ordre national des dirigeants du pays, les producteurs de céréales et d’oléoprotéagineux attendent des pouvoirs publics réalisme, confiance et hardiesse ».

A moins de deux mois de la prochaine campagne de déclaration des aides Pac pour 2015, les céréaliers de l’Agpb, de l’Agpm et de la Fop déplorent qu’aux règles qui ne sont pas encore connues s’ajoutent celles totalement inadaptées au terrain.

La subsidiarité appliquée à la convergence et au redéploiement des aides va ainsi se traduire in fine par de nouvelles distorsions de compétitivité entre les céréaliers français et leurs voisins européens. Les céréaliers toucheraient ainsi 85 €/ha d’aides en moins par rapport à leurs collègues allemands et même plus de 110 €/ha pour ceux situés en zone intermédiaire.

Aussi, pour ne pas arriver à une telle situation, « le passage à 20 % de prélèvements de l'enveloppe des paiements de base et paiements verts pour majorer les aides des 50 premiers hectares ne doivent pas être appliqués ».

Stop à la redistribution après 2017

Les critères des Mesures agro-environnementales et climatiques (Maec) retenus pour toucher les aides du second pilier de la Pac ne sont, quant à eux, pas adaptés à la réalité du terrain. Il s’agit par exemple des Ift (indices de fréquences de traitement) pris en référence et par rapport auxquels la baisse de l’utilisation de produits phytosanitaires doit être mesurée. Selon Orama, ils sont trop faibles et les références à retenir doivent être celles des Chambres d’agriculture ou des centres de gestion.

Enfin, l’interdiction maintenue de cultiver du maïs Mon 810 et le plan Ecophyto 2 présenté le 30 janvier dernier, qui découle du rapport Potier, sont des entraves parmi d’autres à la liberté d’entreprendre des céréaliers. Et ils ne manqueront pas de la revendiquer tout au long du Sommet et en particulier auprès de Stéphane Le Foll, ministre de l’Agriculture, attendu le 12 février pour clôturer le Sommet.

Dans ces conditions, il n’est pas difficile de comprendre que ce dernier n’arrivera pas à Mont-de-Marsan en terrain conquis pour prononcer son discours de clôture. Le ministre a retrouvé une certaine popularité auprès des agriculteurs, selon le dernier baromètre agricole Terre-net Bva, mais pas auprès des céréaliers ! 

En fait, les producteurs d’Orama demandent seulement au gouvernement qu’il leur fasse davantage confiance « pour  produire plus et pour produire mieux ». Et qu'aux règles et normes agro-écologiques imposées se substituent l’expérience sur le terrain et l’obligation de résultat.  

Plus libres d'entreprendre

Selon les céréaliers, la réduction de 50 % de l’utilisation des produits phytosanitaires est une décision arbitraire. Elle ne prend pas en compte les aléas climatiques subis en cours de campagne. Appliquer cette mesure à l’aveugle pourrait même se faire au détriment de la qualité des produits récoltés. Ils seraient alors déclassés voire invendables.

Pour être libres d’entreprendre, les producteurs de grains ont aussi besoin de dispositifs fiscaux et assurantiels plus adaptés à la volatilité des prix et qui leur permettraient de faire face aux accidents climatiques. Sur ce point, Orama reconnaît quelques avancées mais compte sur de nouvelles améliorations.  

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